L’humble pingouin que je suis va vous le démontrer en vous énonçant les deux cas suivants :
- Anton Webern, compositeur de l’école de Vienne, abattu par une sentinelle états-unienne pendant qu’il violait le couvre-feu installé par les Alliés en s’envoyant un cigare hors de sa maison de campagne.
- L’écrivain Saki dans un cratère d’obus pendant la Grande Guerre en essayant de dire à ses camarades d’éteindre cette fichue cigarette, qui attira comme il le craignait l’attention d’un tireur embusqué.
Pourquoi évoquer ces deux faits qui ne concernent que des artistes dont l’un n’était même pas en train de fumer au moment de sa mort ? D’abord parce que j’en ai envie, ensuite parce que le nouveau président philippin a déclaré qu’il n’allait pas arrêter de fumer. Non, tout ceci n’est absolument pas corrélé à la récente information qui nous a appris l’existence de l’Indonésienne Turinah qui, non contente de continuer de fumer et de faire de la concurrence à Mathusalem du haut de ses 157 ans, a déjà épuisé 7 époux. Noynoy Aquino n’a pas eu besoin de s’inspirer de cette personne d’âge vénérable lorsqu’il a déclaré en mai dernier qu’il ne serait pas l’emblème de la lutte contre le tabagisme.
C’est donc conscient des risques qu’il encourt à fumer, que le nouveau président des Philippines a avoué qu’il ne cesserait pas cette activité à cause du stress lié à sa future fonction ; d’ailleurs dans un pays comme le sien, la cigarette devrait être le cadet de ses soucis, c’est dire s’il a d’autres choses à arrêter d’abord comme la corruption, la pauvreté ou le militantisme armé. En tout cas, ses adversaires politiques comme ses électeurs auront donc une chance de voir enfin un président philippin se tuer à la tâche. Ce n’est pas pour jaboter, mais il est parfois heureux qu’un fumeur se substitue à un fumiste ou un fumier lorsqu’il est question de présidence, et ce n’est certainement pas cela qui va me mettre en pétard, bien au contraire.