Non pas que je veuille en remettre une couche, mais…


Après avoir voulu tendre le fameux coup du lit en portefeuille, sans obtenir les ronflants contrats espérés, les dirigeants français auraient dû se rappeler que toute tente hâtive dressée dans les jardins de l’hôtel Marigny ne peut porter ses fruits que si l’on se met d’accord sur le principe de savoir qu’avec un lit bien fait, un Libyen fait tout ce qu’il veut à  Paris. Sans ces conditions préalables, vous l’aurez compris, tout se délite.

Ainsi, je n’oserai pas dire que certains se sont faits cueillir en beauté, mais après avoir vendangé les occasions de contrat, il a bien fallu se rattraper au pays de l’hôtellerie Ibis ((Qui offre très facilement l’Égypte et le couvert. )) en emmenant les plus galantes personnes de l’entourage présidentiel dans le but inavoué de charmer le chèque.

Manifeste de toute la bonne volonté que la France peut avoir à  proposer ses services, une part de la tomme a été proposée au Gypsy King Moubarak. Le jeu de la concurrence étant des plus rudes, une offre similaire de coopération dans ce domaine a été émise par les mollahs ((À l’affiche dans un style différent, l’iranien Ali Larijani fait une percée en Égypte qui pourrait annoncer le dégel – pour ne pas dire un véritable réchauffement climatique – entre les deux pays. Il s’agissait même d’une grande première puisque depuis 1979 on n’avait pas vu de si haut dignitaire iranien se rendre en Égypte. Le prochain à  s’y rendre devrait être Gholam Ali Haddad-Adel, qui n’est pas peu fier d’avoir marié sa fille à  l’un des fils de l’ayatollah Khamenei. Aux amateurs de popularité iranienne, les législatives de mars permettront à  tout un chacun de voir si Mahmoud Ahmadinejad est toujours en odeur de sainteté avec le peuple ou s’il a de plus en plus de chance de finir martyrisé par ses supérieurs. En attendant retrouvez aussi le fameux feuilleton : Iran-AIEA alias je te tiens tu me tiens par la barbichette, avec une apparition de Mohammed El Baradei à  partir de vendredi à  Téhéran. )) .

Après l’alibi, la transhumance ((Je plaisante, vous comprendrez très vite que le sujet de cette chronique n’a rien à  voir, mais alors vraiment rien à  voir avec le discours du Latran. )) , puis l’Égypte et le couvert, et bien d’autres encore … ((Comme l’Algérie, le Maroc, ou plus récemment la Jordanie. )) L’humble pingouin que je suis vous invite à  retrouver ce que les écologistes, les Verts et Greenpeace pourraient bien appeler le Magical Listeria Tour, c’est à  dire la tournée présidentielle au Moyen Orient.

Oui, si la tomme peut engendrer quelquefois des formes de listeria, elle n’en sera pas moins bientôt au menu des prochaines étapes desservies que sont le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes. Alors tant pis si le Paris-Dakar a bel et bien été annulé, ne boudons pas notre plaisir et acclamons comme il se doit le nouvel interprète de All you need is love et de Your mother should know.

Dernièrement, l’ancien ministre de l’intérieur nous a montré qu’il maîtrisait à  l’extérieur ce titre plus difficile qu’est Baby you’re a rich man, puisque cette démonstration de force prouve ô combien certains adeptes de l’onomatopée n’ont pas tort d’évoquer cette touche Bling-Bling inimitable qu’apporte le président dans les cercles feutrés de la scène internationale où les entrevues commencent souvent par Hello et se finissent par Good Bye.

Vous l’aurez compris mon cher lectorat, il est ici question de nucléaire et d’environnement. Cependant, peut-on parler de l’effet de serre à  ce grand garçon dans le vent de président qui ramène éternellement sa fraise à  tout bout de champ ? Bien sûr !

N’en déplaise aux Verts les moins mûrs, le président avait mis l’environnement parmi les priorités de son mandat, et à  ce sujet il avait poussé l’ouverture jusqu’à  lui-même bien que cela ne se soit remarqué que dernièrement. Tiens donc, un président d’ouverture ? Qu’à  cela ne tienne, est-il si mensonger d’affirmer que l’attitude du chef de l’État est celle d’un vert galant des plus attachants ? Si ce n’est vrai alors autant s’éprendre de Daniel Cohn-Bendit ou de tout autre député écologiste, car au moins l’on aura un Vert à  soi ((Ou un Vert à  pied pour peu que ce nouveau compagnon refuse tant de rouler en bicyclette que de conduire un véhicule motorisé. )) .

Lorsque l’on se fait le chantre de la tomme, tandis que d’autres refusent d’admettre qu’exporter la fission n’est pas aussi fissile qu’on le croit, il faut savoir mesurer ses propos et ne pas parler de contrats explosifs. Pourquoi ? Parce que cela n’éveillerait que les soupçons de tous ceux qui se souviennent du sarcophage de béton dans lequel il fallut couler le cœur de Tchernobyl. C’est bien connu, c’est en voyageant au cœur de l’atome que l’on rencontre les couacs euh… je veux dire les quarks.

Serait-ce le prix du pétrole qui inciterait autrui à  la diversification de ses sources énergétiques ? Est-ce un hasard fortuit si de façon similaire, George UU ((Est-ce bien ainsi que l’on orthographie double U ? )) Bush suivra de près son homologue français au Proche-Orient ((Pas vraiment à  vrai dire, il est officiellement plus question des élections libanaises, du processus de paix israélo-palestinien et de l’isolement de la Syrie et de l’Iran. )) ? À cent dollars le baril, cela devrait faire réfléchir quant aux alternatives disponibles. ((De toute façon même lorsque la tomme tombe à  l’eau, certains Russes la repêchent et vous servent une étrange interprétation de l’énergie hydro-électrique, comme ceci. ))

Cela devrait aussi réveiller ceux qui en appellent à  employer les énergies renouvelables, et qui, tels les éoliennes qu’ils adulent, brassent du vent. C’est vrai que c’est tout de même mieux que d’employer des énergies fossiles, parce qu’en toute honnêteté mon cher lectorat, j’avoue que si j’étais un bipède, j’aurais franchement du mal à  utiliser mes ancêtres comme combustible. Enfin d’ici à  ce qu’une idée similaire soit reprise dans le domaine alimentaire, j’ose espérer que les produits vendus porteront le label Soleil Vert.

Ce n’est pas pour jaboter mais d’avis de pingouin je dirai que l’énergie c’est comme les mandats, c’est cumulable ((Ce qui ne va pas dans le sens de la proposition dix-huit du Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions de la Ve République, pour ce qui concerne un mandat local et une fonction ministérielle, ni avec la proposition cinquante-six qui concerne les parlementaires possédant une fonction exécutive locale, comme : président ou vice-président d’un conseil régional ou d’un conseil général, et les postes de maire ou adjoint au maire. Et n’étant pas doué pour les questions d’ordre administratif, je crois qu’il en manque à  cette liste. )) et renouvelable à  cette différence près que lorsque l’on perd son siège énergiquement l’on ne dit pas : «J’ai été battu à  plate couture» mais «Me voilà  nu comme un Vert» ((Je plaisante bien entendu. Il serait mensonger de nier que les Verts ont plus de sièges que d’autres formations, à  commencer par le Front National ou Chasse, Pêche, Nature et Traditions qui ferait bien d’admettre un jour qu’il est dangereux de faire de la chasse un de ses chevaux de bataille lorsque l’on sait que : «Qui va à  la chasse perd sa place». )) Cela en dit long sur ce que l’on peut penser parfois du plus simple appareil dans lequel son parti et ses électeurs nous ont abandonné.

Selon un mystérieux poète Paul, qui jamais ne peignit l’Aisne, mais que l’on disait toujours se diriger vers ce beau département ((N’exagérons rien, c’est tout de même en Picardie. )) , je cite ces mots : «Les sanglots longs des radions de la tomme, blessent mon cœur d’un radieux hématome» . C’est beau, non ? Comment ne pas résister à  l’appel radio-actif des papys qui font de la résistance ?

 

Petite devinette (très facile à  mon avis, et que l’on a peut-être utilisée un trop grand nombre de fois dans de facétieux épîtres) : Selon vous quelle profession aurait exercé aujourd’hui Jean-François Champollion s’il n’avait été égyptologue ?

x. ((À la demande des mogwaïs et de mon lectorat silencieux, cliquez sur le bouton pour dévoiler l’ensemble des jeux de mots contenus dans la chronique [spoil] La chronique citait quelques titres bien sûr du Magical Mystery Tour des Beatles. Un petit Penny Lane et une transcription de strawberry fields forever ont été dissimulés. Saurez-vous les retrouver ? A-t-on besoin de rappeler que les «sanglots longs de violons de l’automne, blessent mon cœur d’une langueur monotone» sont de Paul Verlaine ? Note : La réponse à  la devinette ne se trouve pas ici, mais il vous faudra la donner en commentaire. [/spoil] ))


9 réponses à “Non pas que je veuille en remettre une couche, mais…”

  1. Ministre de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale. Parce qu’il fouille des sans-papiers.
    Porte-parole de l’Elysée. Parce qu’il décrypte les discours du Président.
    Professeur dans un collège Ambition réussite. Parce qu’il traduit les sms en français.

  2. Que de bonnes propositions chère Gizmo !
    Très proches finalement de la réponse que j’attendais.
    Florent qui n’a pas osé se faire plus de publicité m’avait proposé hier soir celle-ci qui ne manque pas de mordant : «Dresseur ? Car Jean-Paul Lion».
    À mon humble avis, Jean-François Champollion aurait été animateur de jeux télévisés sous prétexte qu’il déchiffrait des lettres.

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