Non, non, que mon lectorat français ne croie pas que je consacre une chronique exclusivement à la nouvelle passion pour le ballon ovale, qui est la seule maîtresse des arènes de France et de Navarre en ces temps de coupe du monde de rugby.
Il n’y aura aucun commentaire de ma part à propos des ecchymoses, pardon je corrige : je voulais dire il n’y aura aucun commentaire de ma part à propos des Bleus. Après leur défaite face aux vaillants pumas argentins, il ne leur reste plus qu’à relever la tête puis chanter et se remettre en branle bas de combat ; ce n’est pas leur entraîneur qui me dira le contraire car lorsque l’on parle de chambranle il est souvent question de Laporte. C’est à prendre ou à laisser, s’ils veulent aller jusqu’au bout de leurs espérances il leur faudra chanter ou déchanter.
Pour ma part qui suis plutôt d’humeur joviale, je chanterai volontiers : « Au Val ! Au Val Duchesse, ohé ohé ! On ne peut pas s’empêcher de danser, ohé ohé. » Ceci est bien la preuve que les Créoles ne nous ont pas faussé compagnie, loin de là .
Et puis en ce moment il faut dire que je ne peux plus m’en empêcher : la Belgique et sa crise politique, cela devient tellement grave, qu’il faut vraiment en rire. Absolument, « c’est même bon pour le moral« . Et ce n’est pas pour jaboter mais l’humble pingouin, que je suis, sait de source sûre que « ça fait rire les oiseaux et chanter les abeilles« .
Je ne fais que partir de ce simple constat : après trois mois de régime intermédiaire et de tentative de formation, le pays n’a pas maigri d’un poil ou d’un centimètre de diamètre. Depuis que Yves Leterme a présenté sa démission, son Altesse Albert Douille l’a remplacé par un explorateur, c’est dire si la politique belge parait aventureuse et obscure. D’ailleurs si la situation continue de se dégrader, c’est d’une boule de cristal qu’il faudra s’armer, car depuis le 23 août chacun se regarde et campe plus ou moins sur ses positions. A croire que tous les acteurs politiques pourraient nous mimer Verdun sans broncher, le nez dans les tranchées assis sagement sur leurs revendications en attendant de s’étriper gaiement au doux son de la Brabançonne.
Cela dit, de mon point de vue, je n’arrive pas à me défaire de l’idée que les revendications flamandes sonnent faux, comme l’air d’une flûte désenchantée dont j’aimerais volontiers clouer le bec. Je n’ai rien contre les Flamands mais est-ce que ce n’est pas scandaleux qu’ils demandent la scission du BHV sans la permission du groupe des Galeries Lafayette ((Note pour le lectorat français : le BHV fait partie du groupe des Galeries Lafayette depuis 2001)) ?
Ah oui ! Pour mon lectorat belge qui ignorerait que le BHV n’est pas nécessairement un arrondissement judiciaire, il faut savoir qu’il existe non pas un, mais plusieurs BHV en France. Toutefois, pour ne pas égarer ni les uns, ni les autres, sachez que l’on relève des similitudes avérées entre cette grande enseigne parisienne et cette entité bilingue qui a le don de faire couler l’encre dans les imprimeries belges.
Tout d’abord, cela ne surprendra personne des deux côtés de la frontière de savoir que le BHV c’est le Bazar. Oui, mais pas n’importe lequel, s’il-vous-plaît ! C’est LE Bazar de l’Hôtel de Ville ! Ensuite, vous vous rendrez compte qu’à Paris comme à Bruxelles, le BHV c’est l’endroit rêvé pour faire ses commissions ou demander conseil. En somme, le BHV est une véritable institution comme l’on en trouve dans les deux capitales. ((Notons quand même que le groupe commercial a dû subir des revendications flamandes par le passé, puisque l’on dénote la présence d’un BHV sur l’Avenue de Flandre dans le XIXème ! Néanmoins, que l’on se rassure : pour l’heure on ne fait état d’aucune présence du drapeau flamand en ces lieux. ))
Je comprends aisément la convoitise flamande au vu de ce glorieux monument du consumérisme, qui contemple la grand place de la ville lumière. Plutôt que d’exiger une scission de ce formidable magasin, pourtant d’ores et déjà divisé en divers rayons, ne devraient-ils pas plutôt demander l’implantation d’une succursale sur leur territoire ? Ce ne seraient pas les Galeries qui manqueraient l’occasion d’épater leurs confrères en décrochant un nouveau marché à l’étranger.
Et au vu de la réputation du BHV en matière de bricolage, jardinage et quincaillerie, nul doute que l’explorateur mandaté par sa majesté, y jetterait un oeil attentif puis trouverait quelque outil pour composer un gouvernement. N’en déplaise à l’imaginaire fantaisiste de certains, je suis sûr qu’en pareille situation Herman Van Rompuy ((Il s’agit de l’explorateur. )) manifesterait sa préférence pour un outil qui s’éloignerait fortement de la faucille ou du marteau, et qui arborerait les couleurs orange et bleu plutôt que le vert des écologistes. Reste maintenant à trouver la réponse à la devinette, mais ça c’est à Van Rompuy de s’y coller. Mes seules recommandations de pingouin ordinaire à ce sujet seraient d’éviter de près ou de loin tout ce qui se rapproche d’un râteau et tout ce qui sert à planter.
5 réponses à “Ovale ! Ovale duchesse, ohé ohé ! On ne peut pas s’arrêter de danser, ohé ohé !”
C’est dur d’être belge quand on connait un pingouin……
Nous pourrions dire « Orval ! Orval Duchesse » aussi.
Et moi qui trouvais chouette d’être un pingouin qui connait des Belges !
En tout cas ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd : j’inscris l’Orval sur la liste des authentiques bières trappistes à essayer pour mon projet voyage. 🙂
Je suis passé devant le BHV de l’Avenue de Flandres ce matin et il n’y avait toujours pas de drapeau flamand.
Auraient-ils baissé pavillon ?
S’ils brassent papillon je ne sais pas, mais ce que je peux dire c’est que les Belges nagent en eau trouble.