Finies les colonies de vacances si chères à Pierre Perret, la rentrée politique approche : bientôt le retour dans l’hémicycle, en rang par deux, avec la droite d’un côté, la gauche de l’autre et rien au centre.
Ce n’est pas pour jaboter, tout cela n’est qu’une rentrée à demi-mots, puisque les partis vont commencer leur université d’été dans quelque temps. Et tandis que dans l’hexagone le président fête ses cent jours plus dignement qu’un certain Bonaparte, Outre-Quiévrain on attend toujours qu’Yves Leterme, le formateur, dévoile la composition du futur gouvernement, surtout depuis que le roi Albert II a commencé à trouver le temps long.
Si le formateur ne parvient pas au compromis, on va finir par croire que les Wallons comme les Flamands pratiquent la politique de l’autruche en se cachant derrière leurs revendications. Mais ce serait malvenu de ma part de penser ce genre de choses, n’est-ce-pas ?
D’abord je n’ai rien contre les Flamands, parce qu’ils viennent d’Alsace, c’est dire à quel point ils sauraient presque être francophones et même Français. Si, si, je vous l’assure ils sont de la même région ou de la même origine.
Regardez, j’ai des preuves irréfutables : les Flamands comme les Alsaciens boivent de la bière, et vont chez Vlaams ou Flams pour se rappeler qu’ils doivent restaurer leur appétit insatiable de patriotisme. Ce n’est pas pour nous les briser, comme la troisième pâte d’un canard ou d’une flammenkueche, mais en ce moment il faut bien se l’avouer : le futur gouvernement belge, ce n’est pas de la tarte.
Au rythme houblon les choses, ce serait dommage de mettre la Belgique en bière. Ce serait tout aussi triste de faire passer à la trappe tous les avis, qui divergent jusqu’ici, que de faire tintin des orange-bleu ((Coalition de centre droit qui rassemble les démocrates-chrétiens et libéraux, tant francophones que néerlandophones. C’est aussi le titre d’une aventure cinématographique du reporter Tintin.)) . Si les uns se réunissent avec les autres, il n’en revient pas moins au formateur de les concilier. Autant les Français peuvent dire qu’ils ont déjà éprouvé cent jours de nouveau gouvernement, autant je suis sûr que les Belges depuis septante-deux jours aimeraient pouvoir en dire autant en ce moment.
Qu’on se rassure, avant les cent jours, il en reste encore vingt-huit, sans doute assez pour savoir si le petit pingouin que je suis va assister à une débâcle ou une victoire consensuelle.
2 réponses à “Cent jours, là -bas aussi ?”
Et c’est là à la manière de Jacques Brel qu’il faut dire « Au suivant !«
Leterme n’est pas arrivé au sien puisqu’il ferme avant d’avoir pu faire l’ouverture.