Allonz’enfants de la patrieuh


Précedemment on a pu voir que les politiques prêtaient aussi à  rire, ce qui est mieux que mon banquier, qui bien entendu ne prête qu’aux riches. Si je vous dis qu’il est question de Belges dans la chronique, vous vous attendrez forcément à  une histoire drôle avec des répliques aux rebondissements wallonnés telles que « Albert, votre altesse, vous reprendrez bien du pâté de foie, une fois ? ».

Ce n’est pas mon propos. Il s’agit plutôt de parler des hommes politiques belges puisque certains d’entre eux aiment faire leur intéressant. N’est-ce pas monsieur Leterme, qui dans une interview de la RTBF nous montre l’édifiante étendue de son savoir patriotique. Quand monsieur Leterme brabançonne, il chante avé l’assent de Marseille, sans doute en réponse à  la question savonneuse posée par Christophe Deborsu.

Autant dans l’hexagone des jaboteurs faisaient remarquer que certains footballeurs français ne chantaient pas la Marseillaise, autant là  on se demande vraiment si le probable futur Premier ministre belge pouvait ignorer les paroles de son hymne national ? Est-ce que ce ne serait-ce pas une bonne blague belge ?

Je sais qu’on lui prête un humour ironique teinté de grande incompréhension, mais plaisantait-il oui ou non ? Plus vraisemblablement non, surtout lorsque le journaliste poursuit son interview en demandant à  un socialiste, Rudy Demotte pour ne pas le citer, s’il sait à  quoi correspond la date du 21 juillet. Evidemment comme tout éléphant, il se trompe. Même question auprès du Premier ministre Guy Verhofstadt, d’origine flamande. Résultat correct il est vrai, mais délivré quelques minutes plus tard, après bien entendu être allé réviser auprès de personnes mieux informées à  ce sujet que lui ou le formateur ((Il s’agit ici de Yves Leterme, puisqu’il a été nommé formateur par le roi pour former le nouveau gouvernement)).

Peu importe après tout, si cela déclenche des réactions virulentes chez les francophones et beaucoup moins chez les néerlandophones, nous savons tous que ces égoïstes se contrefichent de savoir ce qu’en pensent les germanophones.

Mais que dire sinon qu’on ne peut défendre les Belges de se livrer à  l’auto-dérision, même s’il n’y a guère besoin de leur rappeler qu’ils sont déjà  la risée de toutes les histoires qui circulent Outre-Quiévrain, et que ce n’est pas la peine d’en rajouter puisque l’on se moque d’eux même jusqu’en Suisse ?

Même chez eux, je suppose que les Belges se moquent les uns des autres, ne serait-ce qu’en raison de leur diversité linguistique. Plus ils parlent, moins ils se comprennent ; ce qui fait que certains n’hésitent pas à  comparer les Flamands et les Wallons à  un vieux couple sur le point de divorcer. Ce qui n’empêche pas certains de s’entendre et finir par s’accorder, comme Yves Leterme, sur des thèmes aussi sérieux que l’équipe nationale de football, la bière et le roi. Sur ce dernier point, je suis bien d’accord que les rois, en dehors de prêter serment le 21 juillet, peuvent eux aussi prêter à  rire. En effet, lorsque sa majesté le roi se déplace à  Mons, on le fait passer à  la casserole avec des côtes de porc et on dit alors qu’Albert douille. Il douille, car malgré qu’ils soient aussi neutres que des Suisses, les Belges tirent leur pitance de mitraillettes et de pistolets ((Petits pains au lait que l’on trouve en Belgique.)) !

Enfin quand Leterme sera venu au bout de ses peines, il accouchera d’un nouveau gouvernement ; s’il ne le fait pas lui-même on mettra alors ce drôle d’oiseau au cabinet, immatriculé WéZé en néerlandais, et j’imagine qu’en Flandre on titrera qu’il waterzooï comme un poisson dans l’eau. D’ici là , si les Belges consentent à  échanger Yves Leterme contre notre Johnny Halliday national, nous serions ravis de passer un accord sur la scène internationale ; ou même nous saurions leur fournir François Fillon qui comme Premier ministre pourrait bien leur être plus utile à  eux qu’à  nous puisque quelqu’un qui a la Lang bien pendue murmure en France que ce poste serait voué aux gémonies.


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