A Bruxelles, vingt-sept praticiens étaient au chevet de l’Europe



Comme vous le savez déjà  depuis 2005, les Français puis les Bataves ont fait savoir leur désapprobation d’un traité établissant une constitution pour l’Europe. Après deux ans d’attente et de silence contraint et forcé sur le sujet par les élections pestilentielles, je suis ravi de vous l’apprendre : au dernier top l’Union Européenne vit encore, et notre président se réjouit de l’avoir sauvée.

Entre nous, ce n’est pas pour jaboter, mais n’importe lequel des candidats du second tour, avait promis de dégripper la machine européenne avec le concours du moteur allemand. Ils comptaient y remédier ensemble, voilà  qui semble être chose faite. Mieux encore, le néo French doctor Sarkozy annonce en prime un heureux évènement.

En effet, c’est sous péridurale, que les vingt-sept membres se sont réunis au chevet de l’Europe pour faire naître en salle de travail un nouveau projet de traité. Après une longue séance de contractions et de tensions entre les opinions, les membres de l’Union européenne ont donné la vie à  un embryon d’espoir à  la crise institutionnelle européenne.

Les spécialistes sont formels, malgré une opération couronnée de succès, on déplore à  la suite de l’ablation sans complaisance du pavillon et de l’hymne, que la grande malade risque à  l’avenir de faire un peu la sourde oreille. ((En effet, exit l’Ode à  la joie et la bannière aux douze étoiles.)) Mais peu importe le diagnostic, puisque le plus dur serait paraît-il derrière les vingt-sept qui ont tout de même réussi à  s’entendre.

Refusant de nous parler directement du sexe de l’enfant, le professeur Juncker ((Jean-Claude Juncker, le chef du gouvernement luxembourgeois.)) en relatant ce dont les dernières négociations avaient accouché, a bombardé la presse en piquant :  »Le traité constitutionnel était un traité aisément compréhensible, ceci est un traité simplifié qui est très compliqué ».

Bigre alors ! A se demander pourquoi faire simple lorsque l’on peut faire compliqué ? Et dire, que nos politiques entendaient rendre la chose plus digeste ! Voilà  qui est maintenant dur à  avaler.

Mais prenons plutôt des nouvelles du petit dernier. Pour l’heure, le nourrisson se porterait bien, et n’en déplaise aux jumeaux Kaczinsky, la sage femme Merkel lui donnerait le sein. ((La chancelière allemande Angela Merkel était en une le lundi 25 juin de l’hebdromadaire polonais Wprost, en train d’offrir ses chamelles nues aux jumeaux polonais Kaczynski qui les tétaient. Le journal alpaga la première dame allemande du lamantable titre  »La marâtre de l’Europe ». Autant dire que les Allemands étaient loin d’en rire comme des bossus. A ce titre, vous pouvez également consulter cet article du Monde. ))

Sortant de la maternité, l’éminent spécialiste en maïeutique, le bien nommé José Socrates ((L’actuel Premier ministre portugais.)) a prescrit une visite médicale qui devrait avoir lieu le 23 juillet. Nous verrons donc comment se tiendra alors le charmant bambin, s’il tient bien sur ses pattes ou s’il n’est pas prématuré de le faire arriver à  maturité d’ici 2009 ((2009 est la date à  laquelle le traité, une fois rédigé, devrait entrer en vigueur.)).

A défaut d’être démunie d’une robuste constitution, les chefs d’état en présence ont néanmoins souhaité à  l’Europe un bon rétablissement et renouvelé leurs meilleurs vœux à  la suite de l’accord. En attendant l’écriture des prochaines ordonnances de nos praticiens, je vous livre mon conseil : vaccinez-vous contre la langue de bois.

 


Une réponse à “A Bruxelles, vingt-sept praticiens étaient au chevet de l’Europe”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *