Ainsi font font font les petites marionnettes




<<Ainsi font font font les petites marionnettes.>>

C’est encore la même chanson.

<<Ainsi font font font, trois petits tours et puis s’en vont.>>

Mais que l’on se rassure, en France, personne n’a encore inventé le troisième tour des législatives. Deux suffisent, même si certains candidats persistent à  jongler avec des triangulaires pour faire la tête au carré à  leur concurrent direct.

Une fois encore, chers compatriotes vous n’aurez pas échappé aux sondages qui ne représentent jamais que les personnes sondées sous réserve de correction des sondeurs, ainsi qu’aux formidables spots publicitaires de la campagne de réclame électorale, sans oublier les petits programmes que vous avez reçus dans votre boîte aux lettres. Parfois même dans le pire des cas, en allant au marché vous avez eu le droit à  une poignée de main d’un candidat ou d’une candidate que vous ne vouliez pas croiser.

Mais qui sont-ils ? Qui sont ces candidats ? Que veulent-ils ?

Ils veulent que je vote pour eux, en me demandant de faire confiance à  leur parti, parce qu’ils ont la confiance de ce même parti. Il en faudrait quand même plus pour me convaincre. Le brave alcidé que je suis a remarqué que la plupart d’entre eux se contentent d’inscrire leur nom et leur âge ou leur profession, ce qui entre nous est un peu léger pour faire connaissance. Sur leur prospectus, on doit souvent se contenter de l’image du leader de leur parti, pour nous rappeler auprès de quel grand guignol notre pantin de candidat est affilié.

Pourtant j’aimerai souligner qu’en France toutes les élections ne sont pas cousues de fil blanc, afin de rappeler que c’est bel et bien l’électeur qui tire les ficelles. C’est lui seul, donc vous, chère lectrice ou lecteur, qui décidez du personnage que vous mettrez en avant sur la scène politique. Pour cela, vous disposez d’un simple bulletin de vote qui décide du programme à  venir. Cet insignifiant morceau de papier sonnera pour les uns l’heure de jouer la tragédie, alors que les autres devront rivaliser d’improvisation et de charme pour continuer de vous plaire. Bien entendu, il n’est pas dit, que vos compatriotes choisissent la même représentation que vous, mais au moins vous aurez exprimé votre opinion sur la question.

Non, je ne vous demande pas de vous conduire en automate et d’aller vous rendre aux urnes sans conviction. Simplement, vous qui vous êtes déplacés si nombreux pour aller choisir un président, il est naturel que vous en fassiez de même pour choisir les personnes qui vous représenteront de leur mieux lorsqu’elles seront assises à  vos frais dans leur fauteuil à  l’assemblée nationale ((Voir à  cette adresse un résumé des salaires des hommes politiques)) ((Ou en détail à  cette adresse l’indemnité des députés)) . A vous de départager au sein de ce grand muppet show politique les bonnes personnes des Pinocchio, Polichinelle et Scaramouche.

Si vous manquez d’inspiration, une fois dans l’isoloir comparez les bulletins, et demandez-vous lesquels sont susceptibles de remporter moins de voix que le vote blanc & nul. Ce sont des partis qui prêtent vraiment à  rire, et à  qui certains d’entre vous le leur rendront au tarif d’un euro et soixante-six eurocents annuels par voix exprimée ((si le parti en question présente un candidat dans au moins cinquante circonscriptions et que dans au moins cinquante d’entre elles il obtient au minimum un pourcent des suffrages exprimés, alors celui se voit octroyer par les financements publics la somme de 1,66 euros par an.)) . En politique comme au théâtre, on vous rend la monnaie de la pièce. Encore qu’on m’a toujours dit de ne pas jouer avec l’argent ; la liberté n’a pas de prix, autant ne pas la gaspiller. Alors Dimanche, soyez les acteurs et non les spectateurs de la vie politique.

Ma tirade touche à  sa fin, il est temps pour moi de tirer ma révérence.

Rideau !

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