Armistice



62 ans après.

Une nouvelle commémoration de la fin de la Deuxième, pour nous rappeler que la Guerre c’est mal, mais qu’on l’a quand même remportée avec panache, bien que par procuration, et qu’en prime nous faisions partie des vainqueurs même si le poids de l’armée française n’a pas dû peser lourd face aux deux millions cinq cent mille hommes de l’armée rouge qui sont entrés dans Berlin les premiers.

Il y a des jours comme le 8 mai qui ne sont fériés qu’en France, tandis qu’en Europe, on préfère célébrer le 9 mai, qui est comme vous le savez non pas le lendemain du 8, mais la journée de l’Europe en hommage à  la déclaration Schuman de 1950 effectuée dans le salon de l’horloge de notre Quai d’Orsay national.

Soit cinq ans après la fin de la Deuxième, les esprits avaient été suffisamment bien marqués par la guerre et des années d’ingestion de rutabagas pour ne plus vouloir avoir affaire à  elle. Et 57 ans après, nos concitoyens préfèrent célébrer la fin d’une guerre plutôt que le début d’une paix.

Sans dénoncer l’usage qui est fait par chez nous de la communauté européenne et de la commission de Bruxelles, sans pour autant accorder le bon dieu sans confession aux européens convaincus, il est quand même vénérable de rappeler qu’il existe une volonté de paix quelque part sur le vieux continent, et pas une volonté de paix instrumentalisée servant les sombres desseins de gens qui nous menaçaient directement en implantant face à  notre territoire de charmants missiles balistiques baptisés SS20.

C’était une autre époque, grise et sombre, où les hommes craignaient avant tout qu’une guerre, la Troisième, nucléaire cette fois-ci éclatât à  la figure de toutes et tous. Aujourd’hui ils pensent à  leur téléphone portable, aux textos qu’ils vont recevoir, à  leur chèque de fin de mois, à  la dernière émission en goguette de télé-réalité et parfois aussi à  leur retraite qui va disparaître. Ils ne pensent pas qu’ils vont disparaître eux aussi, comme le pétrole et le dinosaure ou encore la couche d’ozone et les baleines pour qui c’est assez d’avoir le dos fin, vous connaissez la suite avec le cachalot…

Alors au prochain 8 mai, si la Troisième n’a pas encore sonné le glas, n’oubliez pas, prenez aussi votre 9 mai, vous pourrez vous sentir proches de vos voisins européens qui chôment pendant que vos autres compatriotes moins informés travaillent. Vous verrez, un jour vous serez heureux de partager et de travailler de concert avec eux, plutôt que de collaborer au son des bottes et des talons claqués quand sera venu un nouveau tyran désirant mettre au pas les peuples européens.


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