Après une chronique franco-marocaine, j’en connais qui vont me traiter de piètre fabulateur surtout si je leur propose de se dépayser avec un épisode de l’internationale mou(ch)e du coche à Fez. C’est encore un malentendu ? Qu’à cela ne tienne, je n’en suis pas à un près, je pourrais tout aussi bien vous faire une fleur et vous parler d’Édel Weisz, une sombre inconnue, ou de sa sœur Gaucha qui ne l’est pas moins. À moins que je ne préfère vous narrer plus simplement les exploits de celui qui roule plus des mécaniques que Bébel dans l’Homme de Rio, j’ai nommé l’Homme de Caracas.
Il y en a qui en ont ras le bol d’entendre les diatribes de ce bipède, moi pas. Cet homme à la langue tellement bien pendue qu’il finit toujours par en sortir une anecdote quelconque. Flûte, ce n’est pas pour jaboter, mais si mon bol ivoire a fait la révolution, nul doute que ce saladier de Hugo Chavez en a fait sa tasse de thé. Je n’en ferai pas tout un plat, mais il faut admettre que lorsqu’il l’ouvre, il n’y va pas avec le dos de la cuillère surtout lorsqu’il prend les autres pour des cruches.
Hugo Chavez, qui est un ardent défenseur de la révolution sociale, forme avec ses amis Castro et Ortega la fine brochette des anti-Bush primaires, même si cela ne lui octroie pas nécessairement la sympathie des anti-Bush secondaires et tertiaires. Enfin, cela ne l’empêche pas non plus de rendre visite, comme aujourd’hui, aux amis du président des États-Unis d’Amérique.
Arrivé en provenance d’Iran – sa deuxième maison comme il l’appelle – l’enfant prodigue du sous-continent américain était très attendu par Paris où il devait fournir une preuve de vie d’Ingrid Betancourt. Sauf que le président vénézuélien est venu les mains vides. Alors je me doute bien qu’il est plein de bonne volonté et qu’il mettrait sans hésiter sa main à couper s’il devait jurer de la bonne santé de l’otage des FARC, mais ce n’est pas suffisant. Non pas que son optimisme débordant ait des vertus dépilatoires, mais franchement monsieur Chavez ne se dit-il pas que ça leur fait une belle jambe de savoir qu’il jurerait qu’elle est en vie ?
Son conseiller en bonnes manières aurait quand même pu lui dire que venir les mains dans les poches, ce sont des choses qui ne se font guère en bonne société. Que l’on mette les mains à la poche pour monnayer une vie humaine, c’est l’affaire des uns, mais être pris la main dans le sac en voulant faire un effet d’annonce, c’en est une autre. Donc monsieur Chavez, la prochaine fois, dîtes à vos amis les FARC de ne pas oublier la petite preuve qui vous donnera du crédit.
x ((À la demande des mogwaïs et de mon lectorat silencieux, cliquez sur le bouton pour dévoiler l’ensemble des jeux de mots contenus dans la chronique [spoil] En plus de deux calembours sur le nom de Hugo Chavez, un Simon Bolivar se dissimule dans cette chronique dont la thématique était la vaisselle. [/spoil] ))
2 réponses à “Deux mains qui déchantent”
Astucieux le bouton… Que Chavez soit fidèle au lider maximo, c’est normal : chez Castro, y a tout c’qui faut.
Chère Gizmo,
je suis bien d’accord avec vous.
Et je pense même que les relations entre les deux hommes ne relèvent pas de la brève amourette au détour d’un rayon de magasin d’outillage. Cela dépasse la simple bricole.
Des rumeurs éhontées murmurent que Hugo Chavez parle de Fidel Castro non pas comme d’un quelconque Cubain, mais bel et bien du sien.