La fin de l’une des dernières chaises vides du Général aurait pu être accueillie comme le témoignage d’une nouvelle assise de la France dans les relations internationales ; au lieu de cela, l’ordinaire pingouin que je suis a assisté, ébahi, au déchirement d’une partie de la classe politique hexagonale autour de ce sujet, un peu comme s’il avait assisté au partage de l’héritage du vieil homme peu après son inhumation à Colombey-les-deux-églises.
Je sais que depuis l’ouverture présidentielle il est devenu flou d’appartenir à une famille politique, mais tout de même ! Il ne faudrait pas confondre le Général avec Yves Montand ou un candidat étranger à l’immigration dépourvu d’un État civil acceptable par les offices de la République française. On ne va tout de même pas aller jusqu’aux tests ADN pour connaître la filiation de certains mouvements politiques. D’ailleurs, l’héritier de Charles de Gaulle c’était tout de même Georges Pompidou, dont on ne peut pas dire qu’il ait emporté son pouvoir au paradis.
Ce n’est pas pour jaboter, mais si mon pacifisme militant et idéaliste à souhait m’empêche d’approuver toute mobilisation militaire, il ne m’est aucunement interdit de me mobiliser pour la tourner en ridicule. Prenons par exemple les derniers émoluments autour du retour de la France dans les structures de commandement de l’OTAN, qui à mon avis, ont plus été décrits comme le retour de la France au sein du commandement intégriste de l’OTAN canal historique que la participation française à la réforme de l’organisation. ((Oui, celle-là même qui nous a montré que l’on pouvait intervenir en dehors de son article 5 dans les Balkans, et qui dût invoquer ce même article en septembre 2001. )) Face à de telles difficultés, il aurait été légitime que la France demande l’aide au retour. D’ailleurs concernant le regroupement familial on peut s’amuser à dire que dans les rapports transatlantiques, l’OTAN est au beau fils ce que le baromètre français est à la belle mère états-unienne : ils ont parfois eu des rapports houleux.
Si le ridicule ne l’a toujours pas tué en dépit de cet usage soixantenaire d’un nom d’organisation ridicule et géographiquement hasardeux, il faut savoir que l’alliance atlantique, en dehors de sa belle mécanique aux rouages soigneusement huilés, connait des difficultés depuis qu’elle est en guerre contre le terrorisme. Ce terrorisme est incarné par une bande de trouble-fêtes hirsutes qui fait ruminer toute une une variété d’homo diplo(do)maticus y compris jusque dans le très parisien salon de l’Horloge. Il s’agirait des Talibans, créatures honnies des horlogers occidentaux sous prétexte qu’ils parviendraient à arrêter l’OTAN. Ces derniers, sinistrement connus pour savoir remettre les pendus à l’heure d’été, font tout pour rester aussi insaisissables qu’une aiguille dans une meule de foin et disparaissent évidemment en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Il ne serait donc pas trop exagéré d’affirmer que les discussions qui auront lieu au cours de ce sommet auront des répercussions directes dans le pilonnage intérieur brut de l’Afghanistan. Lorsque j’y repense, je me demande ce que l’alliance vient y faire, même si j’imagine aisément que mes bipèdes préférés acceptent l’idée que les frontières maritimes de l’Afghanistan n’ont absolument rien de pacifique, mais qu’elles ont définitivement quelque chose d’atlantique.
Qu’on se le dise, il ne faudrait pas croire que les hommes des casernes n’ont que l’OTAN à tuer. En effet, ils doivent réformer. La réforme annoncée pour l’année prochaine fait état de la rédaction d’un nouveau concept stratégique, chose qui nous prouvera que l’homme des casernes est novateur mais sait également écrire et que, de surcroît il faudra s’attendre à ce que cela soit livré en plusieurs tommes, puisque la tomme américaine qui est déjà à la baisse sur le territoire européen fait toujours l’objet de négociations avec les Russes. ((http://www.fpif.org/fpiftxt/6011 ))
Face à notre monde souffrant de la guerre, je ne peux que souhaiter à la paix un prompt rétablissement. La guerre n’étant pas l’apanage des alcidés, je préfère cesser d’en parler et comme aurait dit un poussiéreux monsieur en 1966 : « Je crois que l’OTAN est venu de vous quitter. » . ((Si le sujet de l’OTAN vous passionne plus que d’ordinaire, il vous est possible de consulter ceci via Pearltrees et de m’aider à compléter cet arbre . OTAN pour eux
))
4 réponses à “L’OTAN est au beau fixe”
1- Que ce soit l’OTAN, l’ONU, le WU-TANG CLAN ou l’amicale bouliste de Melun, il y a toujours en présence le syndrome du club, les premiers se sécurisent et s’identifient en y adhérant, les seconds se construisent et se radicalisent contre la structure existante.
2- Le poids du conservatisme grabataire et des phobies enfantines constituent le socle identitaire déterminant l’entrée ou non dans un club précédemment refusé.
3- Entre un futur membre et un club, il y a toujours cette relation ambiguà«, celle qui annonce que l’on va coucher avec son meilleur ami, commençant par une noble séduction et s’achevant dans une orgie des plus banales.
4- Comme dans toute entité, les émigrants subissent un bizutage quasi naturel, là -bas on pratique la soumission et l’humiliation, ici on parle de diplomatie et de géostratégie.
5- La carte de membre du club donne un accès illimité aux ventes privées d’armements, aux soldes des voix pour une autre structure, sans oublier une garden party pour chaque anniversaire et l’addition de points cadeaux qui peuvent acheter des amitiés utiles.
La suite ici :
http://souklaye.wordpress.com/2009/03/11/le-club-des-hommes-sandwichs/
Bonjour walkmindz,
Je vais tâcher de vous répondre.
1. Il paraît qu’ils relancent le débat OTAN-Russie, vous pensez que c’est de la radicalisation même si les Russes ne donneront leur avis qu’à la fin du mois ?
2. Si vous pensez à la non-entrée l’an dernier de la Macédoine au sein de l’OTAN c’est un problème de salades grecques qui a tourné au vinaigre balkanique. Si par contre, vous pensiez comme Radek Sikorski à une adhésion de la Russie dans l’OTAN, là oui je crois que peu de gens sont prêts.
3. Euh, ce que vous dites est tout simplement indécent, mais vous rapporterait énormément d’argent et de tracas si vous parveniez à le prouver.
4. Le bizutage n’est pas à l’ordre du jour chez les troupes de l’alliance, à la différence de ce qui pratiquait au sein de l’armée soviétique autrefois et russe aujourd’hui.
5. Encore faut-il en avoir les moyens, mais nous n’allons pas reprocher à tous ces dirigeants et hommes des casernes de prôner le rapprochement entre les peuples, non ?
Joli titre ! Pour la prochaine réunion de l’Union Pour la Méditérranée (si elle existe encore), je propose, « il pleut, il pleut, berbère ! » 😉
Discours et contre discours à Dakar est le dernier billet publié par b.mode .
Cher b.mode,
Merci pour la visite et la proposition de titre. 🙂