Bombay, le tort c’est …


À Bombay, le tort, c’est peut-être de parler de nouveau 11 septembre. Pourquoi ? D’abord, parce qu’il n’y a vraiment pas de quoi se pavaner en arborant le lourd bilan des attaques terroristes qui ont frappé la ville, ensuite parce que cela s’est produit un 26 novembre c’est vous dire le décalage entre ces deux dates.

Pourtant c’est du moins ce qu’a fait une partie de la presse alors qu’un petit rappel historique lui aurait montré que Mumbai fait malheureusement les frais du terrorisme depuis belle lurette. ((Il suffit de comparer le nombre des victimes en 1993 et en 2006. Chacun de ces attentats a fait jusqu’ici plus de morts que les derniers en date du 26 novembre.))

À la rigueur, j’aurais compris que l’on dressât un parallèle entre ces derniers attentats et ceux de Bali, qui eux avaient expressément visé des étrangers. Cependant, sans contrevenir à  la bienséance j’éviterais d’évoquer une vers-Bali-sation de cet évènement, parce que les occidentaux sont loin d’être les seuls à  faire les frais de ces actions sanglantes. ((En effet, si parmi les terroristes qui ont investi des palaces, certains ont demandé quels otages étaient Britanniques ou États-Uniens, et que certains des lieux qui ont été visés sont particulièrement inabordables pour le citoyen indien ordinaire, il ne faut pas non plus oublier que des hôpitaux et qu’une gare ferroviaire ont aussi été visés.))

Afin de nous maintenir dans le cadre de la bienséance, je vous inviterai volontiers à  suivre cette réaction des blogueurs pakistanais qui ont condamné les attaques terroristes, juste histoire de rappeler que les musulmans dénoncent ce genre de méthodes sanglantes. ((Vous me ferez remarquer que messieurs Zardari et Gilani, eux aussi, condamnent à  l’instar de tous les autres acteurs de la scène internationale.)) Ensuite concernant le 11 septembre 2001 et le terrorisme, je soulignerai que la réaction du gouvernement indien de l’époque avait été particulièrement jaboteuse puisque le discours du Premier ministre était un sémillant rappel au fait que l’Inde sait depuis trop longtemps ce que des attaques terroristes sur son territoire signifient. Enfin, si vous voulez pointer du doigt le Pakistan, faites le, mais avec des pincettes comme le fait le chercheur Laurent Gayer interrogé par Radio France International ((Entretien d’environ deux minutes. À noter que le groupe évoqué par Laurent Gayer auquel les moudjahidines du Deccan seraient rattachés est le Lashkar-e-Toiba qui nie toute implication dans les attentats perpétrés avant-hier même si selon la police indienne trois des terroristes interpellés disent appartenir à  ce groupe.)).

En attendant, de plus amples explications sur les tenants et les aboutissants des ces spectaculaires attaques coordonnées, le simple pingouin que je suis va faire comme tout le monde : dénoncer l’atrocité de ces actions, déplorer le peu de moyens que l’Inde possède pour lutter contre ce genre d’évènements, rester les palmes croisées depuis son nid douillet et appeler à  la paix et au dialogue dans le monde parce qu’entre nous mon cher lectorat, il n’y a vraiment pas de quoi bomber le torse en pareille occasion.


2 réponses à “Bombay, le tort c’est …”

  1. Salut Pingouin! bien ton article, c’est important de dé11septembriser ces attentats. L’occidental n’est pas au centre du monde!
    Message de paix, oui! Continue.

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