Jean-Marie Bigard a de la concurrence


En effet, samedi dernier Ségolène Royal s’est produite au Zénith de Paris. Bien qu’il soit facile de se moquer, je ne me permettrais pas de l’évoquer comme étant un des astres omniprésents parce que son apparition fut partagée avec d’autres étoiles plus ou moins brillantes, et qu’elle a tout de même rempli la salle.

Ce n’est pas pour jaboter, mais loin de moi l’idée de penser que cette concurrence puisse être déloyale, puisque la présidente de la région Poitou-Charentes et monsieur Bigard prêtent à  rire dès qu’il est question de deux tours. Sachant qu’elle fait déjà  sourire les 53% de Français qui n’ont pas voté pour elle et ceux qui se demandent encore comment ils ont pu se vautrer dans les urnes en faveur de l’actuel président, Ségolène Royal parvient à  faire rire les gens de son propre camp c’est dire si elle a de l’avenir dans la profession.

Entre nous mon cher lectorat, cela me met particulièrement en forme lorsque j’entends Henri Emmanuelli ou Xavier Bertrand accuser Ségolène Royal de manquer de fond. Pourquoi ? D’une parce que lorsque l’on y est ((Et c’est fou ce que l’on peut accuser les socialistes d’y être.)) , on est très bien placé pour le racler, s’entêter à  le creuser et pire : y trouver éventuellement du pétrole ((Une chose improbable qui si elle se produisait pourrait achever de convaincre les personnes qui pensent que les socialistes n’ont définitivement pas d’idée, et ce en raison de la maxime française célèbre qui veut que dans l’hexagone il n’y ait pas de pétrole mais des idées.)) , et de deux parce que la levée des fonds qui alimentent ses désirs d’avenirs a été plutôt honorable pendant la campagne présidentielle. Alors non, je ne crois pas que les fonds aient fait défaut à  la reine de la soirée.

D’ailleurs ce que je considère presque comme un sketch autour de la victimisation de sa personne aurait été si apprécié dans les rangs socialistes qu’il serait question de le demander en rappel. À cet égard, on parlerait de refaire monter la candidate ((Je mets bien un conditionnel car je suis certain qu’il s’agit d’une rumeur éhontée proférée par des gens de peu de foi.)) sur les planches dont j’imagine qu’il s’agirait cette fois-ci de celles de l’échafaud qui mène à  la mort politique. Comme quoi au P.S. on pourrait avoir des désirs d’avenir qui ne soient pas compatibles avec ceux de l’ancienne candidate présidentielle.

Enfin quant aux autres critiques politiques qui reprochent aux candidats en tout genre de faire leur one-(wo)man-show, que dire alors du stade Charléty pendant la campagne présidentielle des socialistes ou du Bercy de l’UMP sinon qu’il s’agissait d’exhibitions ? Certains n’aiment pas le nouveau style Royal et le trouvent aussi maladroit que peut l’être un manchot qui s’affale sur la banquise lors d’une tempête de neige ? C’est leur droit, et libre à  eux de le partager. Et n’empêche qu’il ne tient qu’à  l’humble pingouin, que je suis, de croire que Jean-Marie Bigard a durablement de la concurrence. Et ça, c’est peut-être l’une des meilleures nouvelles concernant le moral des ménages.

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13 réponses à “Jean-Marie Bigard a de la concurrence”

  1. Bonjour Rubin,
    Merci. :=)

    Ségolène n’a pas rempli la salle, effectivement. Et c’est même ce que ses adversaires auraient pu lui reprocher. Seraient-ils capables d’en faire autant ? à‡a pourrait être amusant à  vérifier. Je dirai tout de même que pour une première du genre, ce n’est pas si mal, même si l’on doit tenir compte du fait que l’entrée était gratuite.

    Et puisqu’il me faut continuer d’être de mauvaise foi, il faut bien se rendre à  l’évidence qu’un ségoliste averti en vaut deux, et donc qu’il y a nul doute que le chiffre atteint sera de toute façon considéré comme astronomique par les autorités responsables.

  2. N’empêche qu’on peut estimer, comme les sous-entend si bien pingouin (que je félicite pour ce nouveau brillant billet!), qui ose la mettre sur le même plan qu’un humoriste sarkozyste et beauf de surcroît, que Ségolène Royal s’approche du degré zéro de la politique, alors même qu’elel est loin d’être une truffe. Ni un bac à  douche…

  3. il parait aussi que PPDA était là  pour l’applaudir…très people ce rassemblement.
    En regardant un bout de vidéo j’avais l’impression de voir un orateur d’une église quelconque un peu sectaire aux USA (même si il lui reste des efforts gestuels à  fournir pour y arriver vraiment).
    Mais le pire c’est que je crois que ça plait et que ça attire.Un discours et des gestes humano/religio/politico qui rassurent dans cette époque privée de repaire.

  4. Chère Thaïs et cher Chafouin,
    Pour tout vous dire, si Ségolène Royal avait dit « J’ai changé. » , je suis sûr que pour une fois vous l’auriez trouvée crédible.

    Après concernant le Zénith, ce sont des sensibilités personnelles, on peut très bien n’avoir vu que des gens heureux et très en phase avec le discours de l’ancienne candidate socialiste.

    Ceci dit, si elle persiste à  faire de l’humour, le moral des ménages va remonter … à  ses dépends diront bien entendu ses détracteurs.

  5. Vous êtes bien dur pour Ségolène, qui fait de la politique « autrement » et bien tendre pour JMB qui aura du mal à  nous faire rire d’avantage qu’avec son missile américain fonçant sur le pentagone. Elle n’a pas eu pot, en pleine crise financière pour son show. Mais elle a maintenant une porte de sortie fort honorable dans l’animation. Finalement ses talents scéniques lui ouvriront peut être les portes de Reims puisque maintenant elle n’est plus présidentiable et que justement, ça tombe bien, le PS en cherche un !

  6. Chère Lolik,
    Je crois que vous êtes plus dure que moi à  ce sujet, mais comme disent les humains : «Qui aime bien, châtie bien.» . Mmh, j’ai du mal à  me dire que c’est votre cas, est-ce que je me trompe ? Je dois être encore frappée du syndrome de l’éléphant.

    Cher Papapanda,
    Bien vu. Et tu penses qu’elle aussi commencera ses sketchs par « Bonsoir la France funky ! » ? 😉

  7. […] En ces temps de bridge1 , où l’on pose des couronnes pour se rappeler à  quel point la Grande guerre avait des vertus dépilatoires puisqu’elle est venue à  bout de tous les poilus qui lui avait survécu2 , moi, monsieur Pingouin, me pose des questions plutôt que des jours de congé et, me dis qu’il y a de quoi hésiter entre sauver le septième art et la comédie française. Oui, mon cher lectorat, ce n’est pas pour jaboter, mais je me demande s’il vaut mieux prendre une carte d’abonnement cinéma ou la carte du Parti socialiste, tant les deux promettent de nombreux divertissements. […]

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