Good luck mister Blair


 

Ce n’est pas tous les jours que l’alcidé jaboteur, que je suis, souhaite bonne chance à  un angulé, même quand il porte le nom de d’Anthony Blair.

Les plus mauvaises langues vous diront que ce type là  ils ne pouvaient pas le sentir, ce qui entre nous est un peu facile. ((A l’usage de mon lectorat trop instruit et trop distingué pour pratiquer l’argot, le Blair(eau) désigne le nez.)) ((Alors que d’autres vous diront, notamment à  gauche, qu’il faudrait s’inspirer de lui pour rénover le parti socialiste. Ce serait bien la première fois en France qu’on s’adresse à  un britannique pour travailler dans le bâtiment, alors que d’ordinaire on préfère embaucher des travailleurs au noir et des clandestins dans ce secteur de l’économie.))

Attardons-nous plutôt à  dresser le portrait de quelqu’un de toujours souriant. En effet, muni de grandes oreilles et d’un sourire sorti tout droit d’une publicité pour dentifrice blanchissant, ce drôle d’animal politique n’a rien à  voir avec sa cousine Patty Blair, bien qu’il fut nommé premier sinistre. Mieux encore, sachez que ce monsieur a du goût, puisqu’il parle français et se dit francophile, et même europhile ; c’est dire si je m’inquièterai si j’étais à  la place de son épouse.

Peu belliqueux en théorie, la pratique a montré que Tony Blair pouvait manifester le même entrain que le duc de Marlborough à  aller en guerre. Il l’a fait par exemple à  bon escient en mai 2000 pour contenir la guerre civile en Sierra Leone, et même auparavant au Kosovo. Néanmoins, depuis 2003, les astronomes du monde entier restent cois lorsqu’on évoque l’incroyable taux nébulaire de projectiles britanniques volant dans le ciel de Bassora.

Qu’importe l’échec irakien de mister Blair, on loue aussi sa capacité à  faire la paix, notamment en Irlande du Nord. C’est peut-être pour l’une de ces raisons que depuis sa démission hier, il a été nommé envoyé spécial du Quartette ((Europe, États-Unis, Nations unies et Russie)) au Proche-Orient.

Donc good luck mister Blair, puisqu’il va lui falloir bien de la patience pour accorder les violons et faire jouer dans la région une autre musique que celle des roulements de tambours militaires.

Enfin, comme a priori il risque de faire comme son prédécesseur ((James Wolfensohn, neuvième directeur de la banque mondiale. Celui-ci démissionna du poste attribué par le quartette international le premier mai 2006 après avoir été nommé en avril 2005, expliquant qu’il y avait trop de dissensions au sein du quartette sur le rôle qui devait être le sien après l’arrivée du Hamas au pouvoir.)), je ne m’inquiète pas le moins du monde, ou peut-être que si en fait, surtout venant de la part de quelqu’un qui a refusé d’appeler à  un cessez-le-feu l’an dernier au Liban. Mais qui sait après tout, qui ne tente rien n’a rien, et peut-être que pour une fois les protagonistes ne vont pas camper sur leurs positions.

 

 

 


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