Récemment, un fieffé coquin de chafouin m’a assigné à répondre à une question qui concerne l’antagonisme éventuel qui pourrait exister entre mon humble personne et ma progéniture qui n’existe pas. Ne manquant pas d’imagination pour essayer de savoir si je pourrais tolérer qu’un de mes enfants ne me ressemble pas, je vais formuler ma réponse de façon concrète ici plutôt qu’en commentaire chez lui.
À la question « Aimeriez-vous que votre enfant ne vous ressemble pas ? » , ma réponse est non.
Ce n’est pas pour jaboter, mais si par hasard les chiens faisaient des chats, alors les pingouins pourraient bien faire des manchots, et je serai alors définitivement contraint de traiter mes rejetons même pas encore en gestation comme des enfants rois. Et ce serait l’horreur ! Quelle vilénie de l’aléatoire création qui me contraindrait à l’assujettissement ! La vassalité envers mes enfants ? Je m’y refuse ! On ne me soumettra pas à l’impérialisme féodal infantile pas plus qu’au dictariat de la prolétature bambine. Cela me donne presque l’envie d’entonner l’air de la Marseillaise : » Contre nous de la chie-en-nid, des pendards sans dents mal élevés ! » ((Entonner en langage pingouin veut dire que l’auteur chante avec un entonnoir en guise de porte-voix ou que sa voix porte dans un tonneau. Nota bene : Si j’avais écrit « en tonnant » la Marseillaise, la taille des lettres comme l’exécution de la frappe de ces mots aurait été capitale. 😉 ))
Plus sérieusement, tout ce que fera ma progéniture ne me regardera pas tant que cela ne me concernera pas, sauf les parricides sur lesquels j’ai les yeux ouverts.
Pour les questions politiques d’usage chez les humains, il est impossible chez les alcidés de savoir pour qui l’on vote. En effet, puisqu’aux questions « votez-vous pour untel ? » je réponds « oui » qu’untel fut de gauche comme de droite, et qu’il sera probable que mes enfants m’imitent parce que le reste de la société des alcidés le fait. ((Si l’on me demande si je vote plutôt à gauche ou à droite, il n’est pas rare que je réponde : « Moi, je vote droit dans mes bottes. » )) Quant à savoir comment je devrai réagir si ma progéniture possèdait des mœurs sexuelles différentes des miennes ou des vôtres, je m’en moque. Il y a bien des personnes qui préfèrent l’exhibition sous les portes cochères à l’intimité d’un nid douillet et à la lumière tamisée pour s’adonner aux passions charnelles qui ne nous laissent jamais indifférents bien longtemps. Je ne peux pas décider à leur place de l’exposition de leurs rapports consentis, ni les inciter à préférer l’aile plutôt que la cuisse, parce que je préfère la cuisse et que je ne suis pas du genre partageur à part peut-être de mes états d’âme.
3 réponses à “Lent tag honni du pingouin et de sa progéniture”
Donc votre penchant est plutôt droit, cher ami ? Vous sachant peu gauche dans vos démarches de réflexions, c’est à dire plutôt adroit, cela manque clairement d’équilibre.
Est-ce pour cela qu’à l’instar des manchots – excusez-moi cette comparaison – votre démarche est un peu balancée?
Merci de ta participation! 😉
Je voulais savoir si tu étais aussi agile, mais oui, cher alcidé!
Cher cobaye,
J’entendais par là qu’une fois dans l’isoloir je me tenais droit comme un I. Peut-être qu’en voulant utiliser une expression définitivement humaine (je ne porte pas de bottes) je me suis trompé quelque part, ce qui devrait vous prouver que je ne suis pas si adroit que cela, et que je dois être un peu gauche, non ? 😉
Pour ce qui concerne ma démarche, je dirai plutôt que c’est parce que mes pas battent la mesure et que j’ai l’habitude de me promener avec un baladeur que je me retrouve à ressembler à un manchot empereur.
Cher Chafouin,
De rien, c’était un plaisir. 🙂